La santé mentale à l'heure de la pénurie médicale : Et maintenant, comment fait-on ?
Organisée par le Crehpsy Pays de la Loire
Présentation
Depuis quelques mois, et sur tout le territoire français, l’offre de soins psychiatriques montre d’importantes carences, minée par les départs de praticiens qui mettent en avant leurs difficultés croissantes à trouver leur place dans la chaine de soins.
S’y ajoutent une perte d’attractivité globale, multifactorielle, du métier de psychiatre hospitalier, le départ en retraite des plus anciens recrutés massivement au temps de la mise en place de la sectorisation, les effets retardés du numérus clausus, et sans doute le manque de repères qu’induit l’absence de conception intégrative de l’exercice de la discipline.
S’y ajoute encore la crise de recrutement de tous les autres personnels du système public de soins, au premier rang desquels on trouve les infirmiers, obligeant l’ensemble des équipes à travailler en « processus dégradé », générant à la longue une réelle souffrance au travail.
La catastrophe démographique n’est plus seulement menaçante, elle est là.
On peut déplorer amèrement la situation, méditer sur les raisons qui l’ont induite, en vouloir aux responsables des années 90 qui l’ont laissé végéter, sans ambition, sans boussole, sans véritable projet politique.
On peut être aussi fondés, il faut savoir en convenir, à interpeller la profession qui n’a pas vu venir le danger, trop occupée à des querelles subalternes, et s’est contentée de laisser perdurer un système conçu dans les années 60, présenté comme indépassable, qu’on exonérait par avance de la nécessité de s’adapter.
Mais une fois cela dit, deux attitudes sont possibles :
- ou bien, sidérés, on prédit l’effondrement du système sans chercher à s’y impliquer, on s’installe dans le repli amer, et on laisse passer toute chance de redresser la discipline, de trouver une porte de sortie par l’innovation, et, en fin compte de rendre à l’usager le meilleur service possible en les circonstances,
- ou bien on prend acte de la réalité, on objective rigoureusement les difficultés à l’échelon national, et on se remet en posture de lutte et d’urgence, d’inventivité, de subsidiarité pour imaginer et mettre en œuvre des initiatives de terrain, à l’instar de ce qui a été fait pendant la pandémie de Covid.
On aura compris que nous nous situons clairement dans cette dernière perspective, car nous n’avons pas le choix. Il nous faut des solutions et c’est à nous tous de les construire.
Nous souhaitons désormais que l’ensemble des problèmes à affronter, et des solutions à tester soient sur la table, en toute transparence, et fasse l’objet d’un débat sans tabou.
Notre 23ème journée thématique aura une portée nationale, même si nous prendrons, pour rester près du terrain, les Pays de la Loire en exemple des réalités et des possibles innovations.
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