Consentir ou ne pas consentir ? Telle est la question
Organisé par la Fédération Française de Psychiatrie
Présentation
Depuis vingt ans, le monde de la psychiatrie, comme l’ensemble de la médecine, doit répondre avec plus de rigueur aux obligations d’information et du recueil du consentement. L’introduction du juge et des avocats dans le processus de soins, malgré des difficultés croissantes d’origines diverses, voire paralysantes, témoigne du respect des droits des patients et de leur place de citoyen.
Mais force est de constater qu’au-delà de ces bonnes intentions, persistent les contradictions : d’un côté des politiques qui se liguent au plan international pour promouvoir une très large capacité de consentement aux soins, et prônent une citoyenneté totale et inaliénable comme idéal absolu ; de l’autre, des malades psychiques qui sont les premiers à faire les frais de l’inflation sécuritaire au sein de ces mêmes sociétés, via le soupçon dont on les poursuit, d’être trop souvent des auteurs de violences, voire de crimes terroristes, notamment. Et en parallèle, une croissance inexorable des soins sans consentement, que ce soit en hospitalisation ou sous la forme de programmes de soins en ambulatoire qui peuvent s’éterniser sans réelles justifications cliniques, sans oublier l’augmentation des mesures d’isolement et de contention.
Obtenir le consentement du patient, qui peut prendre des formes différentes, ou son adhésion aux soins, constitue un acte de soins très complexe, souvent aussi sophistiqué que chronophage, jamais totalement abouti. Parfois le recours à la mesure de contrainte peut apparaitre dans certaines circonstances comme une manière plus « efficace » de traiter la question, permettant de « sécuriser » la situation, tant du côté patient que du côté praticien en attendant une évolution clinique permettant d’obtenir un authentique consentement.
Comment le juge des libertés et de la détention, l’avocat, les familles, les patients se trouvent-ils éprouvés après-coup par ces pratiques nouvelles et le trouble qui nait forcément de la rencontre avec la réalité du trouble psychique majeur ? Y ont-ils trouvé leur juste place et en évitant quels écueils ? Ont-ils tous consenti à ces nouvelles pratiques ?
Peut-on éviter d’interroger cet idéal contemporain de l’abolition de la contrainte, supposant une inaltérable lucidité de chacun quelque peu utopique, alors que la crise sanitaire nous a tous conduits à être confrontés aux contraintes et aux restrictions des libertés d’aller et venir pour protéger notre santé ? N’y aurait-il plus jamais place à un « droit à être contraint » quand quelque perturbation à laquelle l’homme est sujet, vient à entamer son discernement au point de le mettre en danger ?
Ces journées de la Fédépsychiatrie tenteront de faire avancer les réponses à ces questions, grâce aux nombreuses interventions de praticiens, de patients, de juristes, d’avocats, de directeurs d’hôpitaux, de sociologues, philosophes.
Lieu
Ministère de la Santé et des Solidarités
Salle Laroque
14 avenue Duquesne
75007 Paris
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