Classer les troubles mentaux
Aide ou entrave aux soins ? Le cas de la schizophrénie
Présentation
Mettre un nom sur une souffrance psychique fait partie intégrante de toute proposition de soin et d'accompagnement. Le cas de la schizophrénie montre pourtant à quel point poser un diagnostic de trouble mental a parfois des effets délétères pour les patients.
Le terme "schizophrénie" a été inventé au début du 20e siècle pour nommer les troubles présentés par de jeunes adultes atteints d'idées délirantes persistantes et en rupture sociale. Aujourd'hui, derrière l'apparente simplicité diagnostique et le recours quasi-systématique aux neuroleptiques, ce terme regroupe en réalité une grande diversité de situations, de causes encore inconnues.
Surtout ce diagnostic véhicule, y compris chez des professionnels de santé, des images stigmatisantes de maladie incurable, de violence et de danger, de traitement médicamenteux à vie et d'exclusion sociale ; alors même que bon nombre de personnes se rétablissent, c'est-à-dire mènent une vie satisfaisante, personnelle et sociale, avec ou sans traitement, avec ou sans accompagnement médicosocial.
En 2019, comment nommer la souffrance psychique tout en évitant la stigmatisation des personnes atteintes ? Comment éviter qu'une étiquette diagnostique assigne le pronostic et le traitement au détriment de la singularité des situations ?
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