La stratégie nationale de santé sexuelle vise à favoriser, à horizon 2030, le développement des politiques publiques en faveur de la santé sexuelle, allant de l’éducation à la sexualité à la santé reproductive, en passant par la prévention et le dépistage des infections sexuellement transmissibles et du VIH.
Issue des propositions du comité national de pilotage placé sous la présidence du Pr. Patrick YENI, la feuille de route 2018-2020 définit des actions prioritaires. Elle porte 26 mesures concrètes.
Focus Action n°19 (p. 30)
Promouvoir la santé sexuelle des personnes vivant avec des troubles psychiques, prises en charge par les équipes sanitaires, sociales ou médico-sociales
Les personnes vivant avec des troubles psychiques peuvent avoir des difficultés à vivre une santé sexuelle satisfaisante :
- les traitements psychotropes (surtout les neuroleptiques) provoquent des dysfonctionnements sexuels, somatiques et psychologiques ;
- certaines pathologies comme les troubles bipolaires ou la schizophrénie peuvent être à l’origine de comportements à risque, durant lesquels les personnes peuvent avoir un comportement sexuel excessif, se mettre en danger et s’exposer à être victimes de violences ;
- les troubles anxio-dépressifs, qui sont les plus fréquents dans la population, peuvent s’accompagner de troubles sexuels.
Des études ont montré que la prévalence de l’infection à VIH chez les personnes atteintes de maladies mentales était plus élevée que dans la population générale.
De fait, la sexualité, et la santé sexuelle en général, des personnes vivant avec des troubles psychiques, prises en charge en établissement ou en ambulatoire, est un sujet peu abordé et peu pris en compte, que ce soit par les familles ou par les professionnels.
Elaborer avec des professionnels formés à cette approche et à la communication sur ces questions avec leurs patients, puis diffuser, des recommandations de bonne pratique pour la promotion de la santé sexuelle des personnes vivant avec des troubles psychiques, prises en charge en établissement ou en ambulatoire.
Sur la base d’un état des lieux de l’existant, les recommandations de la HAS et de l’ANESM définiront les bonnes pratiques sur les plans préventifs (grossesses non prévues, IST, violences sexuelles…), thérapeutiques et de l’accompagnement.