Retour sur la Journée régionale santé mentale et psychiatrie à Amiens

Publication - 07 février 2020

Le 31 janvier dernier, notre région a accueilli, à Amiens, le Professeur Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie.

 

Nous avions été sensibles à l’invitation de l’Agence Régionale de Santé pour le rencontrer la veille au soir en présence du Professeur Thomas, de la F2RSM Psy dont nous sommes devenus « membre associé » fin 2019, du CCOMS et de France Assos Santé. L’occasion d’échanger et de montrer comment chacun, et en complémentarité, pouvait participer à favoriser le parcours de soins et de vie des personnes en situation de handicap psychique. L’opportunité de rappeler aussi les réalités territoriales de notre région qui font que chaque parcours de soins et de vie reste singulier.

 

C’est d’ailleurs dans le cadre de son tour de France des régions que le Professeur Bellivier cherche à évaluer la réalité et la diversité des situations dans les territoires et souhaite aller à la rencontre de tous les acteurs mobilisés autour de la Feuille de route « santé mentale et psychiatrie » (2018-2028).

 

Pour rappel, les trois axes de cette feuille de route sont :

 

  • Promouvoir le bien être mental, prévenir et repérer précocement la souffrance psychique, et prévenir le suicide.
  • Garantir des parcours de soins coordonnés et soutenus par une offre en psychiatrie accessible, diversifiée et de qualité.
  • Améliorer les conditions de vie et d’inclusion sociale et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique.

 

L’équipe du Crehpsy a participé avec grand intérêt à cette rencontre régionale, d’autant plus que ses missions s’inscrivent parfaitement dans cette feuille de route.

 

Je souhaiterais insister sur deux d’entre elles :

 

La sensibilisation et la formation. Les actions de sensibilisation ouvrent les « chakras », participent à l’évolution des représentations de la santé mentale et du handicap psychique et aident à la déstigmatisation des personnes concernées. En 2019, à la demande des partenaires, le Crehpsy a organisé plusieurs sensibilisations « handicap psychique et emploi ». L’occasion de montrer qu’une personne concernée pouvait accéder à un emploi compte tenu, bien sûr, d’aménagements au niveau de l’environnement et de l’organisation du travail.

En 2019 également, nous avons été davantage sollicités pour des formations sur le syndrome de Diogène. Preuve de l’importance de prendre en compte la continuité du parcours des personnes quand elles vivent dans la cité.

Par ailleurs, notre offre de formation diversifiée en lien avec la réhabilitation psychosociale, participe à la montée en compétences des professionnels qui agissent en faveur du rétablissement pour l’inclusion sociale et la citoyenneté des personnes en situation de handicap psychique.

 

L’animation et la mise en réseau. Il s’agit de favoriser les liens entre les professionnels des champs sanitaire, médico-social et social, en lien avec les personnes concernées et leurs proches. Des groupes de travail « services d’accompagnement » et « insertion professionnelle » ont permis de déboucher sur des préconisations pour mieux répondre aux besoins des personnes concernées. Nous avons aussi renforcé nos liens avec les Conseils Locaux de Santé Mentale existant ou nouvellement créés. Des actions qui font écho à l’approche transversale et partenariale déclinée au sein des PTSM. Celle-ci a d’ailleurs été soulignée lors des tables rondes du matin.

 

Cette journée a aussi mis en lumière plusieurs initiatives régionales autour de la mise en réseau. Les PTSM doivent favoriser la mise en place de ces nouvelles formes de coopération entre professionnels.

 

Le Crehpsy s’inscrit naturellement dans cette dynamique à travers ses missions et ses actions au quotidien. L’enjeu est important car seule une collaboration étroite entre professionnels des différents champs permettra à ceux-ci de se mettre au service d’un parcours de vie et pas seulement d’un parcours de soin.

 

Un autre enjeu est la prise en compte de la parole des personnes concernées et celle de leurs proches dans les réponses apportées. Car cela n’est pas encore « naturel » pour tous.

C’est notre responsabilité à tous de contribuer à favoriser ces ambitions.


Marie-Noëlle Cadou

Directrice Crehpsy Hauts-de-France

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