Retour sur la journée AFRC "Prévention, remédiation et insertion"

Publication - 02 octobre 2018

Le 21 septembre dernier, l’équipe du Crehpsy Hauts-de-France a participé au dixième colloque de l’Association Francophone de Remédiation Cognitive à Lille.


 

"Le retentissement des troubles cognitifs chez une personne qui souffre de handicap psychique est très important. Elle doit composer avec eux pour affronter son quotidien, pour entretenir des relations avec autrui, pour s’investir dans des loisirs, pour travailler, etc. La remédiation cognitive permet de réduire ces déficits cognitifs. Elle favorise l’amélioration de l’estime de soi, une plus grande adaptation sociale pour une meilleure qualité de vie et une autonomie pour la personne.

 

A l’automne 2017, le Crehpsy a signé une convention avec le Professeur Franck du Centre Ressource de Réhabilitation et de Remédiation Cognitive (CRR de Lyon). C’est ainsi que nous avons proposé cette année des actions de sensibilisation et de formation sur la réhabilitation psychosociale. Elles ont été animées par des professionnels en région. Des formations sur les outils d’évaluation Eladeb et AERES ont été également dispensées par le Professeur Pomini de l’Université de Lausanne et sa collègue Madame Tanja Bellier. Le Crehpsy Hauts-de-France a également participé aux travaux de l’Agence Nationale d’Appui à la Performance sur les idées et concepts autour de la réhabilitation psychosociale.

 

Lors de ce colloque, nous avons mieux appréhendé l’organisation des soins de réhabilitation psychosociale en France. Mais nous avons aussi ouvert nos regards grâce à la connaissance de ce qui est proposé « ailleurs », en Belgique et au Québec. Notre rôle de connecteur fait que nous ne pouvions qu’y être sensibles. Cette première session nous a ouvert des pistes pour de meilleures articulations entre les professionnels des secteurs sanitaires, médico-sociaux et sociaux. Elle a redit l’importance de l’empowerment et la place des familles dans le processus de rétablissement de la personne.

 

La deuxième session du colloque avait pour thème « prévention du suicide et cognition ». Notre région présente malheureusement une surmortalité par suicide importante par rapport à l’hexagone. Un constat analogue est fait pour les tentatives de suicide. Or Durkheim n’avait-il pas formulé l’idée d’une corrélation entre augmentation du taux de suicide et fragilisation du lien social dans notre société ?

 

Le lien social est à l’épreuve dans plusieurs territoires de notre région. L’e santé mentale peut être une réponse mais d’autres sont attendues, espérées.

Demain les acteurs devront se mobiliser pour la déclinaison des programmes territoriaux en santé mentale (Article 69 de la loi du 26 janvier 2016 sur la modernisation de notre système de santé) dans les territoires de notre région. Il faudra travailler ensemble, au-delà des cultures, des citadelles et des clivages pour ne plus penser uniquement parcours de soins mais « parcours de vie » des personnes souffrant de troubles psychiques. La réhabilitation psychosociale et la fonction de « case manager », pas si éloignée au final des pratiques professionnelles en travail social, pourront répondre à la nécessité d’une approche globale de ces personnes en s’assurant de leur participation active et celle de leur entourage à tous les niveaux d’intervention. Nous attendons donc la prochaine instruction ministérielle qui visera à développer l’offre en réhabilitation psychosociale pour « favoriser l’inscription des personnes souffrant de troubles psychiques dans une trajectoire de rétablissement ».

 

Prévention, remédiation et insertion... Même si la prévention reste trop souvent le parent pauvre des politiques de santé publique en France, des dynamiques existent dans notre région. Des acteurs sont déjà engagés, d’autres se mobilisent… Le Crehpsy souhaite pouvoir continuer de soutenir ces initiatives et/ou pratiques professionnelles et, surtout, de promouvoir des passerelles entre les différents champs sanitaires, médico-sociaux et sociaux, la place des familles, la participation des personnes, etc.

 

Alors, ne nous empêchons pas de rêver… Elargir, favoriser les coopérations et les complémentarités, faciliter un langage commun… Car, au final, n’est-ce pas ce qui peut aussi redonner à la personne un sentiment d’espoir et lui permettre de retrouver sa capacité d’agir ?"

 

Marie-Noëlle Cadou

Directrice Crehpsy Hauts-de-France

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