Handéo'scope, baromètre thématique n°2, avril 2017
Entre mars 2016 et décembre 2016, l’Observatoire national des aides humaines a sollicité l’ensemble des MDPH pour qu’elles transmettent leur rapport d’activité 2014. L’objectif était d’analyser le traitement de la PCH aide humaine par les MDPH.
La reconnaissance du handicap « invisible »
(Ce qui suit ci-dessous est un extrait, vous pouvez retrouver l'intégralité du baromètre via le lien en bas de page)
"Si la personne est éligible à la PCH, l’accès à l’aide humaine nécessite que :
- la personne présente une difficulté absolue pour la réalisation d’un des cinq actes essentiels ou une difficulté grave pour la réalisation de deux des cinq actes : la toilette (se laver), l’habillage (s’habiller/se déshabiller), l’alimentation (prendre ses repas, manger, boire), l’élimination, les déplacements dans le logement ou à l’extérieur ;
- ou, à défaut, que le temps d’aide apporté par un aidant familial atteigne 45 minutes par jour pour l’un de ces cinq actes essentiels ou au titre de la surveillance.
On sait par exemple que les personnes déclarant des limites motrices, sensorielles ou intellectuelles bénéficient plus souvent d’une reconnaissance du handicap que les personnes déclarant avoir des troubles du comportement, des troubles cognitifs ou des troubles psychiques. En fonction des départements, la reconnaissance d’un handicap dit « invisible » est plus ou moins facilité.
En effet certaines équipes d’évaluation limitent l’évaluation des besoins en aide humaine aux capacités physiques de la personne (praxique) sans prendre en compte les besoins de stimulation ni les capacités psychiques et cognitives pour agir. Pourtant l’annexe 2-5 du CASF précise que l’aidant peut intervenir « pour guider, stimuler, inciter verbalement ou accompagner dans l’apprentissage des gestes pour réaliser cette activité ».
En outre, lorsque la personne présente des troubles psychiques, cognitifs et/ou mentaux, il n’y a pas toujours de prise en compte des observations de l’entourage, de bilan fonctionnel ou de bilan des troubles cognitifs. Les équipes d’évaluation des MDPH ne connaissent pas toujours les spécificités de ces troubles et leurs conséquences au risque de rendre invisible les besoins en aides humaines des personnes (dont les besoins de surveillance, d’entretien personnel, les risques de mise en danger pour la personne elle-même, etc.).
Le rapport réalisé par Ernst & Young pour le compte de la CNSA indiquait également que « c’était la qualité de l’information transmise au demandeur qui est la clé pour expliquer la variation du taux de demande ». Or cette information transmise n’est pas toujours adaptée aux potentialités de communication de la personne.
Les résultats de l’étude de l’ANCREAI et de l’Observatoire national des aides humaines sur le handicap d’origine psychique ont notamment mis en évidence une grande difficulté d’accès à la PCH pour les personnes en situation de handicap avec un trouble psychique qui se traduit de manière inégalitaire d’un département à l’autre. En outre lorsqu’elles y accèdent, l’étude montrent des volumes horaires de plans d’aide humaine contrastés."
Baromètre thématique n°2 sur le site d'Handéo