Colloque Être pères aujourd'hui

Publication - 17 janvier 2020

Organisé par le CLSM de Lille et l'EPSM aggomération lilloise

Présentation


Longtemps cantonné dans un rôle de contrôle et d'autorité, le père, avec l'évolution de la société, a vu son statut remis en cause. A partir des années 80, la notion de « nouveaux pères » apparaît, du pater familias au « papa poule », le modèle du père aimant, affectueux et présent pour ses enfants s’est progressivement imposé comme le rôle légitime du père dans la famille. Au point que certains craignent une indifférenciation des rôles parentaux jusqu’à condamner avec sévérité les « pères trop mous » et les dérives d’une société où les pères en voie de disparition deviendraient des mères comme les autres.

 

Cette nouvelle attitude paternelle résulte en partie de l’évolution de la loi qui a progressivement retiré au père son omnipotence. En 1970, la toute-puissance du « chef de famille » entérinée par le Code civil devient « l’autorité parentale », exercée par les deux parents puis à la fin des années 1990, on parle enfin de « coparentalité ». A côté des lois successives, l’émergence de ces nouveaux comportements masculins est aussi le résultat de transformations profondes de la famille, de la place des femmes dans la société revendiquant l’égalité des sexes et leur entrée massive sur le marché du travail.

 

Mais bien que les pères soient exhortés à occuper leur place dans la famille et surtout dans la vie de l’enfant, ils restent souvent considérés comme des parents secondaires par les institutions encadrant la grossesse et l’accouchement, les professionnels des modes de garde collectifs et l’école.

 

Ainsi, pendant longtemps l’étude des liens interactifs entre l’enfant et ses parents a placé la mère sur le devant de la scène. La vie émotionnelle du père à l’occasion de la maternité, son vécu et son rôle, ont été en conséquence moins pris en compte. Depuis quelques années cependant, la question de la place de l’homme et du père est examinée avec rigueur et intérêt. Transparence psychique, couvade, troubles psychosomatiques, les pères ne sont pas épargnés par les bouleversements du temps périnatal, jusqu’à la « folie paternelle » où certains hommes présentent une décompensation psychotique.

 

De nouvelles formes de paternité liées à la procréation médicalement assistée sont également apparues au cours des trois dernières décennies. Ces techniques viennent bousculer les représentations de la paternité notamment en redistribuant les rôles parentaux face à la procréation.

 

Enfin, les fonctions parentales sont intrinsèquement liées à la dimension culturelle dans laquelle elles sont construites puis exercées. Si en France, un « bon père, se doit d’être « aimant, responsable, contenant » en se basant sur des critères normatifs qui nous sont propres (Ntondo Bubote 2014) comment se vit la paternité en contexte migratoire et quels sont les aspects transculturels d’être père ?

 

Il n’y a donc pas « une » mais « des » façons d’être père. Le CSLM, après avoir concentré ses actions autour de la prévention et de l’accompagnement de la dépression post-natale, engage un nouveau groupe de travail autour de la parentalité et de l’enfance. C’est dans ce contexte que nous vous proposons cette journée de réflexion autour de la paternité.

 

Lieu


Le Gymnase

7 place Sébastopol

59000 Lille

 

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